Autant le dire d’emblée, avec sa dégaine de bûcheron, il est loin de passer inaperçu… Et lui, c’est François Hannecart qui, à 33 ans, peut se targuer de marquer quotidiennement le paysage musical des Hauts-de-France et de la Belgique avec les deux groupes dans lesquels il officie : Oddism et Chatte Royal. Nous lui avons donné rendez-vous à Euroguitar le 27 novembre dernier pour essayer en sa compagnie quelques basses, un instrument à cordes qu’il titille depuis ses 18 ans.
Par Axl Meu.
La première basse sur laquelle tu as jeté ton dévolu est la fameuse V10 Swamp Ash chez Marcus Miler.
Oui, c’est une Jazz Basse… En fait, elle était quand même assez bluffante pour finir. Ce n’est pas tous les jours que l’on trouve une basse avec de telles finitions pour ce prix-là. Je suis assez fan du style Jazz Basse, car elles sont très polyvalentes. Tu peux clairement faire ce que tu veux avec ! Par la suite, j’ai pris en main une Fender, un modèle d’une gamme supérieure quand même, afin de voir s’il y a une différence. Elle est là, mais je ne saurais te dire si les 600€ de différence sont justifiés ou non ! Pareil, la Fender A.M. Elite Suz est très polyvalente…
Malgré tout, tu as préféré la deuxième Fender que tu as essayée, une Precision, quatre cordes…
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Oui, un modèle à 1000€ quand même. Elle est plutôt du genre « plug’n’play ». Avec ce genre de basse, c’est simple, tu n’as qu’à la brancher et jouer directement. Bon, après, puisque c’est une basse Precision, elle n’est pas ouverte à tous les possibles, mais elle a ce côté très Rock’n’Roll qui me plaît beaucoup !
Sur la Marcus Miller, il y avait quand même un paquet de potentiomètres. Est- ce que ça sert vraiment, même pour une basse ?
Ce qui est intéressant avec ce genre de basse, c’est qu’elle t’amène à concevoir ton instrument autrement. Tu vas alors pouvoir utiliser ton préamplificateur pour modifier ton son de basse comme bon te semble. En plus de ça, si tu joues dans un groupe qui n’est pas trop amplifié, tu n’auras qu’à utiliser un boîtier DI pour accompagner les autres instruments, et c’est à toi de moduler le son de ta basse grâce à ces fameux potentiomètres. Ce que je fais notamment avec Oddism avec qui j’essaie d’obtenir des fréquences plus aiguës afin d’obtenir une saturation quasi constante.
Dirais-tu que la basse est l’instrument le plus important dans tous les groupes dans lesquels tu officies ?
Je vois la basse comme un instrument qui tient la boutique en fait. Je plante les clous, je tiens la rythmique. Pour moi, c’est vraiment ça le rôle du bassiste. Je n’éprouve pas le besoin de mettre en exergue un certain sens de la technique et un certain vocabulaire. Ça ne servirait à rien. On est juste là pour tenir l’harmonie et la rythmique. Et pour ça, il faut avoir de l’assise rythmique, ce qui va te permettre de jouer devant, ou derrière le temps, et surtout, de faire groover le morceau !
Donc, concernant ton style de jeu, comment le qualifierais-tu ? Épuré ? Complexe ?
Quand j’étais môme, j’écoutais pas mal de Rock Progressif, des groupes comme Genesis, King Crimson, Camel, YES… J’admire ces bassistes comme Chris Squire (bassiste de YES, ndlr), qui tenaient aussi bien des gros riffs de basse bourrés de notes tout en sachant poser des parties simples, mais efficaces. C’est ce que j’aime dans cet instrument : il peut te permettre de poser des idées complexes, mais il va exiger de toi que tu poses la structure rythmique de la chose.
Oddism oddismband
Chatte Royal : chatteroyal