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ITW - Hangman's Chair

Photo du rédacteur: Axl MeuAxl Meu

Le plus pessimiste des groupes français, Hangman's Chair, a dernièrement fait son grand retour avec un septième opus, Saddiction, confortant la direction prise sur A Loner (2021) : des sonorités lourdes & dépressives, mais désormais empreintes d'une couleur plus "cold". Rencontre virtuelle avec Julien Rour Chanut (guitare).

Propos de Julien Rour Chanut (guitare) recueillis par Axl Meu

 

L’annonce de la sortie du nouvel album a été précédée d’une tournée en co-headlining avec Dool, tournée qui avait fait escale à The Black Lab (Wasquehal) en octobre dernier. On imagine que cette tournée a servi d’annonce pour le groupe…  Vous aviez d’ailleurs sorti un morceau en commun « 2 AM Thoughts », morceau que vous aviez joué ensemble à Wasquehal... 

On connaît Raven (chant, guitare, Dool) depuis très longtemps, depuis son implication dans le projet The Devil’s Blood. On avait déjà joué plusieurs fois ensemble et on était resté en contact. En fait, ça faisait un ou deux albums que nous songions à l’inviter sur un de nos morceaux.

Au départ, il n’était pas forcément question d’inviter quelqu’un sur pour « 2 AM Thoughts », mais - finalement - il s’y prêtait vu qu’il comprend deux couplets identiques. Et pour le coup, ça s’est fait naturellement. Nous l’avons contactée et elle a fait ses prises chez elle. Elle a repris nos textes et elle a proposé un « flow » à elle. 

Cette tournée était déjà programmée avant que l’album ne soit annoncé. Cependant, nous voulions tout de même diffuser ce morceau, car ça faisait sens : l’idée était en effet de l’inviter sur scène et de jouer ce morceau avec. Il y avait vraiment une histoire à raconter là-dessus. 


Hangman’s Chair et Dool sont deux formations qui se complètent bien. Quelques mots concernant cette tournée européenne ? 

Après notre tournée avec Paradise Lost et Igorrr, nous avons accepté de partir en tournée avec Dool. Musicalement, on ne propose pas forcément la même chose, mais ça « matche » bien humainement parlant. On se connaît : ça faisait vraiment sens. 


Saddiction voit Hangman’s Chair consolider les innovations introduites sur A Loner (2022). On y retrouve des sonorités encore plus « Cold Wave » qu’à l’accoutumée. Vous apportez toujours plus de nuances dans votre manière de sonner. À titre d’exemple, on peut citer le morceau « Kowloon Lights ». C’est vraiment le titre « Cold Wave » de l’album. 

À l’époque, à nos débuts, l’idée était de jouer très fort, très lourd, avec une batterie énorme. Depuis A Loner, on a apporté cette touche « Post-Punk ». C’est finalement ce que j’écoute le plus aujourd’hui. Pour cet album, je me suis beaucoup inspiré du groupe Asylum Party, le groupe de Post-Punk français des années 80… Leurs sonorités m’ont bercé ces cinq dernières années ! Cette musique apporte une autre palette à notre son. Cela dit, je trouve que, par rapport à A Loner, nous sommes revenus aux sonorités lourdes que l’on pouvait retrouver sur Banlieue Triste (2018). 


Votre nouvel opus s’intitule Saddiction que l’on peut traduire par « accro à la tristesse ». On vous reconnaît bien. Votre musique est toujours empreinte d’une certaine forme de pessimisme : il n’y a pas plus pessimiste que vous. Ça s’entend sur « The Worst Is Yet To Come ». Comment expliquez-vous cette tristesse infinie ? C’est quand même un « mood » assez particulier…

Je tiens toujours un petit carnet dans lequel je note les idées qui viennent… et « Saddiction » vient de là. Et en fait, pour tout t’avouer, l’album devait initialement s’intituler « Healed ? », le dernier morceau de l’opus. Il correspond bien à tout ce que propose l’album. Mais finalement, nous avons opté pour Saddiction : ça sonne vraiment bien. Et, finalement, ça résume bien ce qu’est Hangman’s Chair. Je trouvais ça bien plus intéressant de faire un résumé de notre sept album avec un titre comme ça. 


Quid de « Healed ? ». Pourquoi l’avez-vous placé en fin d’album ? Évoque-t-il une éventuelle guérison ? 

Musicalement, il a été écrit pour être à la fin de l’album. On savait aussi que « To Know The Night » serait le titre d’ouverture de l’album. L’ordre du reste des morceaux s'est fait ensuite, un peu à la manière d'un puzzle. 

A Loner évoquait une sorte de dépression et invitait à l'isolement. Saddiction pose finalement la question de savoir si l’on est réellement guéri… Pour ma part, je ne pense pas. Une fois que tu as ouvert la porte de la dépression, jamais elle ne se refermera : tu dois vivre avec.


"Saddiction pose finalement la question de savoir si l’on est réellement guéri… Pour ma part, je ne pense pas. Une fois que tu as ouvert la porte de la dépression, jamais elle ne se refermera : tu dois vivre avec."


Cédric Toufouti, votre chanteur, porte en lui tout ce malaise avec sa manière de chanter. Quel était le mot d’ordre pour cet album-là ? 

On a changé d’accordage et, par conséquent, il chante de manière bien plus aiguë, ce qui rajoute une forme d’intensité sur le premier morceau et sur « Healed ? » également. Je pense qu’il le sait : il écrit la moitié des textes et moi l’autre moitié. À chaque fois, il parvient à s’approprier les morceaux et les émotions. C’est ce que l’on recherche toujours.


Vous jouez toujours avec les contrastes. 

Oui, dans notre musique, on y retrouvera toujours des arcs lumineux. J’ai l’impression que c’est notre marque de fabrique. Il y a quelques passages lumineux…


Que savoir au sujet du morceau « 44 YOD » ? Que signifie-t-il ? 

En fait, ça veut dire « 44 Years of Depression ». Ça vient de Clément Hanvic, notre bassiste, qui a rencontré des passages un peu durs avant qu’on enregistre l’album. Sur notre groupe « WhatsApp », il nous a sorti que ça faisait quarante quatre ans que je suis en dépression. Et ça m’est resté dans la tête. Je me suis tout de suite dit que ça ferait un super titre. Musicalement, ce titre est différent, car très éthéré. C’est presque un morceau de Shoegaze… Il apporte une sorte de calme pour enfin arriver au climax de « Healed ? ». 


Votre producteur, Francis Caste, est devenu avec le temps le cinquième membre de Hangman’s Chair. Comment avez-vous travaillé ensemble cette fois-ci ? 

Saddiction est le septième album que nous faisons avec lui et nous arrivons toujours à nous surprendre. Il nous a toujours conseillé d’aller voir ailleurs, mais finalement, on y revient toujours... C’est simple, avec lui, on est en totale confiance et tout va très vite.

Pour A Loner, nous avions une idée très précise de ce que nous voulions. Il faut dire que nous avions travaillé sur cet opus durant la pandémie… Tout avait été fait à 95%... Il avait essayé de mettre sa patte dessus, mais nous n’avions pas vraiment réussi à bien nous entendre. C’est pour ça que nous avons eu une bonne discussion quand nous avons bossé sur Saddiction. L’idée était de revenir à des sonorités proches de celles proposée sur Banlieue Triste (2018) surtout avec les morceaux qu’on avait. C’est lui qui nous a convaincus de revenir à ce son-là. Les démos que nous avions enregistrées n’avaient pas forcément ce son-là : il nous a forgé ce son qui nous ressemble.


À côté, tu fais partie du groupe Arkangel. On est quand même dans deux extrêmes opposés : Sludge / Doom d'un côté & Hardcore de l'autre. Comment fais-tu pour dissocier les deux projets ? 

C’est surtout une histoire de famille et d'amitié. On se connait depuis notre adolescence. J’ai juste participé au dernier album (In Your Enemy, 2008). Je joue avec eux depuis 2007… Arkangel, c’est plus pour les « lives ». On aimerait sortir quelque chose d'autre, mais on a du mal à s’organiser. Clément et moi sommes à Paris et les autres sont en Belgique ou en Islande. On ne se voit que pour jouer sur scène. Et oui, Arkangel, ça joue bien plus vite qu’Hangman’s Chair... (Sourire) Dernièrement, nous avons joué au Chili et, bientôt, nous embarquerons pour quelques dates au Japon. 

 

Hangman's Chair, c'est :

Clément Hanvic : Basse

Cédric Toufouti : Chant, guitare

Mehdi Birouk Thépegnier : Batterie

Julien Rour Chanut : Guitares


Discographie :

(A Lament for...) The Addicts (2006)

Leaving Paris (2010)

Hope///Dope///Rope (2012)

This Is Not Supposed to Be Positive (2015)

Banlieue triste (2018)

A Loner (2022)

Saddiction (2025)



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