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ITW - Lacuna Coil

Photo du rédacteur: Axl MeuAxl Meu

Porte-parole bien connu de la scène Metal européenne, Lacuna Coil a dernièrement fait paraître son nouvel album, Sleepless Empire (Century Media). L'occasion pour nous de nous entretrenir avec sa chanteuse, Cristina Scabbia, et d'en savoir un peu plus sur cette dixième cuvée !

Propos de Cristina Scabbia (chant) recueillis par Axl Meu

 

Sleepless Empire, votre nouvel opus, sortira donc le 14 février prochain. Que s’est-il passé pour le groupe entre la sortie de Black Anima (2019) et Sleepless Empire (2025) ?

Pour la sortie de Black Anima, nous avions tout de même réussi à partir en tournée à trois reprises. C’est à notre retour que nous avons dû nous confiner… On ne s'attendait pas à rester chez nous pendant tout ce temps, mais c’est comme ça, c’est arrivé. Pendant cette période, nous ne pouvions pas composer… Tout simplement parce que nous ne pouvions pas nous voir. Certes, nous collectons des idées à droite et à gauche, mais nous avons toujours besoin de nous voir en vrai pour donner du sens à nos idées et pour enregistrer. Ce n’était pas possible. Aussi, pour composer un nouvel album, nous avons aussi besoin de vivre des choses ensemble et de partager des expériences de vie, sur lesquelles nous écrivons.

Nous aurions pu faire un opus sur la pandémie, mais ce n’était pas ce que nous voulions. Et donc, nous avons attendu : je ne voyais pas trop l’intérêt de nous forcer à sortir un album. Si nous ne nous sommes pas inspirés, attendons. Et puis, notre album, Comalies a fêté ses vingt ans, c’est un album super important pour le groupe : il nous avait ouvert pas mal de portes à l'époque. Et donc, nous avons suggéré l'idée de recréer l'album et de le réenregistrer, tout en gardant sa base. C'était assez un pari assez osé. Il était fort possible que nos fans nous reproche d'avoir déshonoré l'album original. Mais finalement, nous l'avons fait et nos fans l'ont aimé. Ils ont compris que l'idée n'était pas de tirer un trait sur le passé, mais plutôt d'avancer. Surtout que nous avons inclus les deux versions de l'album sur Comalies XX. Ainsi, les fans ont pu faire leur propre avis et comparer les deux opus.

Après la sortie de Comalies XX, nous avons enfin senti qu'il était temps pour nous de réécrire un nouvel album. Mais à ce moment-là, les frontières ont rouvert et il était enfin temps pour nous de repartir en tournée. Ce que nous avons fait et donc, il était impossible pour nous  de nous focaliser pleinement sur l'écriture d'un album. On voulait vraiment prendre notre temps, vraiment. Ensuite, nous avons décliné certaines offres de tournée pour nous focaliser sur l'écriture de nouvel opus : on voulait que l'ensemble soit pertinent, cohésif... Assembler les choses ensemble.


Que faut-il savoir au sujet de votre nouvel album, Sleepless Empire ? Quelle fut votre intention quand vous vous êtes lancés dans l'écriture de cet opus ? Aujourd'hui, Lacuna Coil propose une sorte de Metal Alternatif contenant quelques touches de Goth. Mais encore ? Comment décrirais-tu cette évolution ?

Sleepless Empire est une belle représentation de ce qu'est Lacuna Coil aujourd'hui. Chaque album nous représente, les songwriters sont toujours les mêmes. Chaque album nous permet de figer un moment particulier de notre vie, de synthétiser nos goûts musicaux du moment et de faire part de nos émotions. Nous n'avons jamais voulu rester bloqués dans le passé. Par exemple, quand nous écrivons un album, nous ne revenons jamais sur nos anciens albums. Nous n'écoutons pas les critiques non plus, qu'elles soient positives ou négatives. Il faut faire confiance à son instinct, tout simplement. Par moments, il est même quasi-impossible d'expliquer l'origine d'un morceau, de dire pourquoi il est composé ainsi. Ce n'est que lorsque tu l'écoutes que tu sais qu'il va faire partie de l'album. C'est un question de "vibes" et d'humeur.


L'opus profite de la participation de deux "guests" : Ash Costello et Randy Blythe (Lamb Of God). Comment cela s'est-il organisé ? J'imagine que ces collaborations sont le fruit de belles histoires d'amitié. Parle-nous en. 

Par le passé, nous n'avions jamais eu de "guests-chanteur" sur nos albums. Des guitaristes, oui, mais pas de chanteurs. Peut-être parce que nous sommes déjà deux à chanter dans le groupe et que nous ne voyions pas l'intérêt d'en inviter d'autres par peur d'en proposer trop. Nous avions composé ce morceau "Hosting The Shadow" et nous avions pensé qu'il serait intéressé de faire quelque chose de différent et donc, nous avons contacté Randy. Nous sommes fans de Lamb of God depuis toujours ! Après, nous sommes conscients qu'il est généralement très occupé et conscient de son importance dans la scène Metal. On a fait pas mal de collaborations avec d'autres artistes, on sait comment ça fonctionne. Par moments, l'artiste n'a simplement pas le temps, par moments, le management pense que ce n'est pas une bonne idée... On s'attendait à ce que la réponse soit négative. Mais non. Il a répondu favorablement et avait vraiment hâte de poser sa voix sur le morceau. Ça marche vraiment bien : il ajoute un petit grain de folie au morceau.

Quant à Ash, c'est différent parce que nous ne l'avions jamais rencontrée en personne. Nous l'avons simplement contactée et nous l'avons proposé ce petit projet : il a tout simplement assuré ! J'ai tout de suite su que son style "matcherait" parfaitement avec le morceau... Elle a beaucoup de charisme !


"Il y a des metalleux qui sont bien trop conservateurs dans leur manière de consommer de la musique, prétextant qu'ils sont là pour protéger leur musique"


Tu peux nous la présenter ?

Elle est américaine, mais elle a des origines italiennes. Elle chante dans le groupe The New Year's Day. Elle est vraiment dans le domaine "Goth"... Elle est surtout connue aux États-Unis, mais elle est connue des fans de Metal "nouvelle génération". Elle a même collaboré avec le groupe Motionless In White. J'ai appris son existence quand nous étions en tournée aux États-Unis. On se renseigne toujours sur les nouveautés du moment !


À l'instant, tu expliquais que Randy Blythe était une voix qui comptait dans le scène Metal. Mais la tienne aussi compte. Selon toi, que Lacuna Coil a apporté à la scène Metal ces vingts cinq dernières années ?

Je ne me suis jamais considérée comme une pionnière ou je ne sais quoi ! Ce serait bien trop prétentieux. (rires) À l'époque, il n'y avait pas autant de femmes dans le milieu Metal, que ce soit sur scène ou dans le public. Ce n'était pas courant. Aujourd'hui, ça a bien évolué. Je veux dire, le Metal est une si belle musique qu'il serait dommage de ne la réserver qu'à un genre. J'ai découvert le Metal à mes vingt ans. C'est venu comme ça ! Plus tard dans ma vie. Parfois, il y a des metalleux qui sont bien trop conservateurs dans leur manière de consommer de la musique, prétextant qu'ils sont là pour protéger leur musique. Personnellement, je trouve qu'ils font plus de mal qu'autre chose à la scène en faisant ça. L'univers des musiques extrêmes est en perpétuel changement et, quant à moi, j'estime que, plus il y a de fans, mieux c'est ! Il faut continuer à être ouvert d'esprit ! 


Parlant évolution de la scène Metal... À Milan, il y a ce groupe qui s'appelle Messa. Est-ce que tu les connais ? 

Bien sûr ! Je les connais ! Ils sont géniaux ! D'ailleurs, nous travaillons avec le même management. J'ai découvert Messa quand nous avons ouvert pour Megadeth en 2023 dans le cadre du Ama Music Festival en Vénétie. Messa ouvrait et je les ai vite trouvés très intéressants.


Est-il facile d'évoluer dans la scène Metal en Italie ? Les choses évoluent-elles ?

Non, ce n'est pas facile. Il y a des fans... Mais le marché est différent ici. L'Italie n'a jamais réellement intégré Rock & Metal dans sa culture. Il y a même des groupes de Rock qui se sont faits connaître à l'étranger, puis chez nous. Je pense notamment à Premiata Forneria Marconi (PFM). Dans les 70', il y avait vraiment de très bons groupes chez nous, mais c'était difficile de percer. Après, en Italie, la musique Metal souffre toujours de nombreux préjugés. Par exemple, si tu écoutes ce genre de Metal, tu es directement catalogué de sataniste ou je ne sais quoi.


Une énorme tournée a été annoncée et elle se terminera chez nous à Le Splendid de Lille le 1er décembre prochain ! Lors de cette tournée, vous allez presque donner un concert par jour pendant un bon mois ! Comment te prépares-tu ?

Il n'y a pas de secrets ! On est habitué maintenant... Il y aura quand même des "jour-off" pour se détendre. Je dois aussi dire que tu n'as pas réellement la même notion du temps quand tu es en tournée. Par moments, j'ai l'impression de n'être partie que pendant deux semaines alors que deux mois se sont écoulés. Quand je rentre chez moi, je suis toute déboussolée ! (rires) En tournée, tu es un peu dans ta bulle ! Ce n'est pas fait pour tout le monde ! Certes, il est plus facile de diffuser ta musique aujourd'hui, mais tourner intensivement, c'est vraiment une autre paire de manches... Il faut aimer.


Nonpoint ouvrira la soirée. C'est vous qui les avez choisis ?

Oui ! Nous avions différentes options et, finalement, nous avons choisi Nonpoint. Leur musique est très intéressante. Ils ne jouent pas souvent en Europe, mais je sais que leur dernière tournée ici a rencontré un beau petit succès ! On voulait tout simplement leur offrir l'opportunité de les faire jouer devant un autre public !

 

Lacuna Coil, c'est :

Marco Coti Zelati : Basse, claviers, guitare

Cristina Scabbia : Chant

Andrea Ferro : Chant

Richard Meiz : Batterie


Discographie :

In a Reverie (1999)

Unleashed Memories (2001)

Comalies (2002)

Karmacode (2006)

Shallow Life (2009)

Dark Adrenaline (2012)

Broken Crown Halo (2014)

Delirium (2016)

Black Anima (2019)

Sleepless Empire (2025)



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