En décembre dernier, Shaârghot a fait l’actualité en sortant le troisième volume de sa saga : c’est Vol III – Let Me Out. Quelques jours après sa parution, nous avons pris des nouvelles de son leader, Étienne Bianchi alias Le Shaârghot.
Propos de Étienne Bianchi (Le Shaârghot) (chant) recueillis par Axl Meu / Crédit photo : Meli Vas
Salut Étienne ! On va parler du nouvel opus de Shaârghot, Let Me Out. Mais avant cela, j’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé pour le groupe ces dernières années.
Bah écoute, c’est pendant la pandémie que j’ai commencé à composer notre troisième opus. J’étais parti sur un truc bien particulier, mais l’arrivée du COVID a tout bouleversé. Je suis donc parti sur quelque chose de bien plus sombre et de bien plus agressif par rapport à ce que j’avais prévu de faire. On peut dire que j’étais à la fois frustré et plein d’envies ! Je me suis donc servi de cette frustration pour en faire quelque chose.
On a changé pas mal de choses dans notre manière de faire : on a recruté un nouveau membre qui a composé plus de la moitié des nouveaux morceaux avec moi. On a aussi une nouvelle équipe qui s’occupe de la post-production. On a travaillé avec Arco Trauma de Sonic Area, qui a apporté sa touche et ses arrangements électroniques. Pour le mix’, on a travaillé avec Thibault Chaumont du Deviant Lab Music, connu pour avoir travaillé avec Carpenter Brut, Perturbator et Igorrr, et qui, par extension, a fait profiter de son travail au groupe.
Pour la première fois, nous avons enregistré tous ensemble dans le même studio d’enregistrement, pendant une grosse semaine. Shaârghot est avant tout un groupe de scène et on voulait que ce côté « live » se ressente plus sur l’album, qu’il soit moins froid. Habituellement, on enregistrait tous dans notre coin et on assemblait les pièces d’un puzzle. Cette fois-ci, c’était différent. Il y a eu pas mal de temps de répétition pour qu’on apprenne à jouer les morceaux ensemble. On est parti sur quelque chose de vraiment différent ! Après, notre système de composition reste sensiblement le même : je compose en majorité les morceaux en fonction de mon « mood » et j’expérimente. Le but reste quand même de se faire plaisir et que chacun des morceaux apporte quelque chose en plus.
Ce troisième opus nous transporte donc dans la suite de l’histoire que tu as lancée sur le premier opus. Est-ce que tu pourrais nous en dire plus à ce sujet ?
La cité dans laquelle évolue. Nous ne sommes plus très loin de la guerre civile : la cité est en proie à de nombreuses barricades. Plusieurs districts sont tombés aux mains des gangs et deux de ces districts sont tombés aux mains des « Shadows » qui ont décidé de sortir des sous-sols pour saccager les environs, une bonne fois pour toutes !
« Shaârghot est avant tout un groupe de scène et on voulait que ce côté « live » se ressente plus sur l’album ! »
Musicalement, hormis le côté un peu plus agressif, sur cet opus, on reconnaît le style de Shaârghot, en lien avec l’univers Cyber-Punk. Est-ce que tu pourrais revenir sur ces influences ?
Il y a quand même eu du changement. On y retrouve toujours – bien sûr – cette même base « électro ». Mais après, pour chaque morceau, je vais me focaliser sur tel ou tel morceau. Par exemple, pour un morceau comme « Life and Choices », on va faire du Shaârghot, mais avec une pointe de Slipknot, Korn et Mick Gordon dedans. Cela dit, à chaque fois, pour un morceau, on garde la même recette, à savoir des gros riffs, simples mais efficaces, des gros synthés et des gros kicks ! Après, bien sûr, on retrouvera des influences à la Static-X, à la Rob Zombie et à la Nine Inch Nails.
C’est vrai que Shaârghot a toujours été un groupe de scène. Je sais que vous avez une scénographie assez fouillées ! Qu’avez-vous prévu de faire sur scène pour cet album ?
Là, la tournée qu’on vient de terminer était une sorte de « V. 1 » de ce que l’on va faire par la suite. On avait pas mal d’éléments scéniques et on compte en ajouter par la suite ! D’ailleurs, on doit se voir prochainement pour bosser. La scénographie de Shaârghot est toujours en constante évolution : on essaie toujours de l’améliorer et faire mieux. On est toujours en train de bosser et on ne se repose jamais sur nos lauriers !
Concernant cette fameuse tournée, vous aviez dû faire sans Punish Yourself… Comment avez-vous géré tout cela ?
Eh bien, écoute, tout s’est très bien passé pour nous ! Les concerts ont quand même bien marché et l’accueil du public a été excellent un peu partout. Le public était nombreux, notamment à des endroits où nous n’avions jamais mis les pieds avant. La date de cette tournée la plus notable à mes yeux reste celle donnée à Lyon. Il y a un chaos total et absolu. On était pas loin d’un bordel total ! Je n’avais jamais vu de slammers ! C’était fou ! Il y avait une ambiance de dingue !
Shaârghot est un groupe indépendant. Comment faites-vous pour vous y retrouver ?
On fait, c’est tout ! On a toujours tout fait nous-mêmes. On est en mode « D.I.Y ». On se répartit les dates. Brun’O (Klose, guitare, chœurs, pyrotechnie, percussions, NDLR) s’occupe du management et moi, je m’occupe de tout ce qui sera visuel, graphisme, communication et prise en main des réseaux sociaux. Les autres apportent leur savoir-faire par rapport à la musique et la logistique. Ça fonctionne bien comme ça depuis des années. Après, on essaie toujours de s’améliorer. On fonctionne en réseau fermé.
Vous avez également une grosse communauté de fans sur les réseaux sociaux. J’imagine que cette communauté participe également à la vie du groupe. Un commentaire là-dessus ?
On a une communauté très variée, principalement du métalleux, mais aussi diverses personnes issues de cultures « underground ». Il n’y a pas vraiment un profil type de fans de Shaârghot. On y retrouve pas mal de gens d’horizons différents qui finissent par se retrouver dans l’univers qu’on a créé. Puis, on voit pas mal de fans qui créent et qui sont inspirés par ce que l’on fait : ils font des peintures, des graphismes, des sculptures… Pas mal de choses en lien avec l’univers de Shaârghot. Je trouve ça assez chouette ! Notre communauté de fans est bienveillante et plutôt « geek » sur les bords.
Quels sont les projets de Shaârghot pour 2024 ?
Il y a un nouveau clip qui est en cours de montage. Il va sortir fin mars. On a pas mal de dates à annoncer également ! On travaille également sur un livre illustré racontant l’univers de Shaârghot et un livre de règles pour inciter les gens à faire un jeu de rôle.
Shaârghot, c’est :
Étienne Bianchi (Le Shaârghot) : chant, échantillonneur
Olivier Hurtu (O. Hurt//U) : batterie
Brun’O Klose : guitare, chœurs, pyrotechnie, percussions
Clémence Dufieux (Clem-X) : basse, chœurs, échantillonneur
Yann (Scarskin) : danse, performances, percussions (depuis 2019)
Paul Prevel (B-28) : échantillonneur (depuis 2021), percussions, guitare (depuis 2022)
Discographie :
Vol.I (2015)
Vol. II : The Advent of Shadows (2019)
Vol III – Let Me Out (2023)