C’est avec son line-up d’origine, suite au retour de Evan Seinfeld, que Biohazard a investi un Splendid plein à craquer, le 12 juin dernier. Les américains, accompagnés des français de Violence, étaient venus pour en découdre, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont nettement rempli leur contrat. Retour sur un concert explosif.
Par Fred VDP / Photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur les réseaux sociaux)
C’est A Gauche de la Lune, en accord avec Garmonbozia Inc, qui organisait cette soirée, dans l’antre du Splendid à Lille. La bonne réputation et la ponctualité de la salle lilloise n’étant plus à faire, nous arrivons suffisamment en avance afin de trouver une place de parking, nous désaltérer, et être prêts à temps pour apprécier au mieux la prestation du premier groupe. Et justement, la formation à donner les premiers coups de butoir ce soir se nomme, à juste titre nous allons le constater, Violence. La comparaison avec son homonyme américain s’arrêtera au plan purement linguistique, car sur le plan musical, la jeune formation francilienne répondant au doux nom de Violence propose une musique bien différente des Thrashers. Projet Metal Indus et Bass-Music initié par "Niveau Zero", le groupe se définit comme une “chronique de la brutalité d’une époque” et “une ode à l’insurrection qui gronde”. Et sur scène ces définitions vont prendre une dimension chaotique. Composé de Fabio (batterie), Morgan (guitare), John (chant) et Niveau Zero au mixage, Violence joue un set ultra sonore, qui hypnotise tout autant qu’il heurte l’auditeur dans son confort intérieur. Les titres s’enchainent comme une série indéfinie d’uppercuts, mêlant Hardcore, Metal, DubStep et Bass sans que le public n’ait le temps de s’en remettre. La mixture fonctionne bien et le contact passe à merveille avec le public lillois, pourtant timide dans les premières minutes du concert. Un peu plus de 40 minutes de set et une bien belle découverte pour nous.
Une petite trentaine de minutes auront suffi pour nous remettre de la première claque avant d’être totalement achevés par Biohazard, la tête d’affiche de la soirée. Dès leur arrivée sur la scène du Splendid, c’est avec une insolence outrancière que les américains vont retourner la salle lilloise et mettre le public dans une transe hystérique. Avec l’intro de “State of the World Address” et “Shade of Grey”, Biohazard, emmené par un Evan Seinfled qui n’a pas perdu une once d’énergie, nous indique clairement les règles : ce soir, c’est un maelström de biceps et de sonorités démesurées qui nous attendent. La formation brasse en grande partie ses plus gros succès et ses albums les plus marquants. On y retrouve entre autres des morceaux comme “Urban Discipline”, “Retribution”, “Victory”, ou encore “Love Denied” qui sera repris par un public conquis par la prestation sans fausse note de la formation new-yorkaise. Sur le plan musical et technique, nous ne sommes pas en reste, le quatuor déverse modestement mais sûrement des prouesses artistiques qui nous enchantent et nous épatent. Evan, Bobby et Billy ne tiennent pas en place sur scène et bougent dans tous les sens ; Danny, derrière ses fûts, fait une démonstration technique remarquable. Après plus d’une heure de show, le groupe termine par “We’re Only Gonna Die”, cover de Bad Religion, le très attendu “Punishment” et enfin par le tonique “Hold My Own”.
Même si les oreilles sifflent un peu à la sortie du Splendid, c’est avec un réel plaisir que nous repartons satisfaits de l’excellente prestation de Biohazard, mais aussi de la belle surprise offerte par Violence. Une grosse soirée qui en présage bien d’autres à l’aube de l’été et de ses festivals à la pelle.