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LIVE-REPORT - Clash Of The Preachers (La Brat Cave - Lille)

  • Photo du rédacteur: Axl Meu
    Axl Meu
  • il y a 1 jour
  • 5 min de lecture

Malpermesita Records, associé à Osmose Productions, nous a donné rendez-vous le 29 Mars pour Clash Of The Preachers, une soirée mémorable dans une Brat Cave pleine à craquer. Mémorable ? Non, on dira plutôt exceptionnelle… Cinq groupes, deux présentations d’album, des surprises, un grand retour et une rareté hors du commun.

Par Flavien Minne

 

S’il y a un homme en forme actuellement, c’est assurément James Spar : Alkhemia tourne plutôt bien et s’exporte partout, Battle In The Nord, dont il est l’initiateur a été un franc succès et prendra encore de l’ampleur l’année prochaine. Mais ce soir-là, il vient se présenter avec son autre groupe : Paths to Deliverance, dont le premier album, Ten, est sorti la veille. Le groupe fait office de stars band : outre son front-man, Paths to Deliverance est composé d’A.S.A. à la basse d'Alkhemia et Azziard, Maxime Le Prince (Alkhemia, En Finir), Gorgeist (Azziard, Nydvind), Charles Duplouy, tous deux à la guitare et le batteur auvergnat Kevin Paradis, intervenant pour Benighted, d’un jeune groupe de Black Epic Erocis, et ayant évolué auparavant dans Agressor, Shining, Svart Crown,...


Malgré un problème visiblement de retour, Paths To Deliverance se met tout de suite en confiance en entamant son set par "Resonances" : un blast immédiat, un rythme soutenu et une voix caverneuse d’un James encapuchonné et maquillé. Le Black Metal avant-gardiste est schizophrène : si la mélodie des cordes se veut douce, elle est combinée harmonieusement à la rugosité du growl et la rapidité d'exécution du batteur. Le sextet enchaine avec "Reveries", nous plongeant dans une ambiance particulière, "Solitude", "The Calm Before The Storm" et, forcément "The Storm", pour achever le set sur l’apothéose apocalyptique qu’est Redemption. En nous présentant six titres sur dix, tous taillés pour la scène, Paths to Deliverance entame les hostilités de la plus belle des façons. Nous ne pouvons que leur souhaiter longue vie.



Changement d’ambiance avec Hyde… Les Namurois sont imprégnés des légendes ardennaises et les retranscrivent dans un Doom mélodique et sombre. Derrière un crâne de bélier servant de décorum, les deux chanteuses, Val et Bénédicte en imposent de leur présence, laissant peu de places à Oli, Max et Rad, les cordeux sur la petite scène de la salle. La dualité des deux vocalistes rend les titres de Hyde particuliers et envoûtants. A commencer par le long et introductif "Lay of Winter", l’énigmatique Doom over Sabis (du nom, de la bataille de 57 av J-C et la victoire des Romains sur les Nerviens) et l’inquiétant Vidlua (voyante en celte) de l’album Ardwena de 2023. Puis arrivent trois autres titres, annonçant probablement de bien belles choses à venir, Hyde préférant occulter leur premier opus de 2016. Le Metal captivant et hypnotique des Belges se combine avec l’énergie de chaque membre rendant la prestation des plus belles et laissant le public chauffé à blanc pour accueillir Nirnaeth.



Ce soir, c’est le grand retour des Nordistes sur scène, après six ans d’absence. Alors, la bande de Zigouille a le souhait de faire de cette soirée une fête en étrillant toute leur discographie débutée par Thrown Altwart The Darkness, le premier album sorti il y a 19 ans. Le quintet commence très fort par le matraquage de "My Misanthropy", titre du second opus Splendour Of The Abyss pour se concentrer davantage sur From Shadow to Flesh, le dernier album de 2018 avec "Been There Before", "The Crater", "Nihil In Me", "In Nomime Ego" et "Possession". Entre deux, "Nirnaeth Arnoediad", du nom de la bataille légendaire de l’univers de Tolkien et une jolie surprise : "Ad Nauseam", un nouveau titre présenté ce soir… Et qui dit nouveau titre dit probablement annonce… On espère vivement. Le set s’achève par le tonitruant "Spirit Elimination". Le frontman s’associe facilement sur scène avec Marbas, tandis que les deux autres gratteux évoluent autour d’eux comme des satellites sous les coups de butoir de Vagorn, tabassant comme jamais. Bien sûr, les années ont passé, les cheveux ont blanchi mais le Black Metal de Nirnaeth reste toujours aussi vif, dynamique et passionné. Ce soir l’euphorie est à son comble. Les larmes (Nirnaeth dans la langue inventée par l’auteur américain cité plus haut) ne seraient que de joie, d’où l’acclamation du public, heureux d’avoir vécu une belle prestation et de retrouver un Malaria en pleine forme comme tout le reste du groupe.



On continue dans la même sobriété vestimentaire et décorative avec Nydvind. Les Parisiens, dont fait partie Geoffroy Lacarrière, alias Gorgeist de Paths of Deliverance, viennent nous présenter leur nouvel album Tetramental II - Telluria, quatrième opus, sorti une semaine auparavant, alourdissant leur discographie de 25 ans. Autant dire que la setlist sera bien alimentée. Après une courte introduction typiquement Pagan, le combo de Richard Loudin entame un "Skywrath" rageur, puis pour une fois, le calme vient après la tempête avec le très lent et doux "Nordic Dawn". Il est temps de tester les nouveaux morceaux de la tétralogie avec "Thanethian Sublimity", avec son côté plus Black et plus lancinant des couplets qui n’a rien de déplaisant, bien au contraire, tranchant avec un refrain plus rapide. Puis arrivent "Back to the Past" et et "Son of Fire", un titre sombre et froid de 2010, pour refaire la part belle à l’oeuvre inachevée Tetramental avec "Heart of the Woods", "Sailing Towards the Unknown", et "Dance of the Ages", mélant ainsi les titres du premier et deuxième tome. Enfin, le vent nouveau (Nydvind en Norvégien) souffle tel un blizzard avec cet ancien "Thunderhymn" de 2003. Quel set ! Nydvind nous a offert un show de Metal Noir mélancolique, teinté de paganisme de haute volée. Une petite bulle paisible pour nous préserver de ce qui arrive.



Tsatthoggua, du nom d’un Grand Ancien de la littérature lovecraftienne, n’a absolument rien à voir avec le groupe de Benjamin Guerry. Sociétaire du label Osmose Productions, les Allemands dégueulent un Black Metal sale et brutal, basé sur le sado-masochisme. Le quatuor a une discographie plus que particulière. Fondé en 1993, le groupe sort deux albums entre 1996 et 1998 et se fait discret jusqu'à l’année dernière avec ce We Are God. Et c’est précisément autour de cet album que tourne le set. Ces guérilleros BDSM, vêtus de treillis, de cagoule de latex et de harnais de cuir nous défoncent immédiatement avec "Master Morality", suivi de "True Back Love". Northwind, au chant, se confronte de très près au public tandis que Nar Marratuk massacre sa gratte, en nous scrutant à travers les trous de sa cagoule de laine tel un terroriste musical. Mêlés aux derniers titres tels que "Vorwärts Vernichter", "The Doom Scrawl of Taran-Ish", "I Drive my Dogs to Thule", le très explicite "No Paradise for Human Sheep", "Pechmarie" et le lugubre morceau éponyme "We Are God", l’album Hosanna Bizarre est mis à l’honneur avec "Niemals Geboren" et "Heils of Fire". "Status Stürmer" vient parachever le set. Le public est d’une part abasourdi par ce déferlement de violence et d’autre part ravi du concert et conscient de sa rareté.



Clash Of The Preachers s’est donc révélé être un moment absolument inoui, inédit par la qualité des artistes, de leurs annonces et de leurs actualités. Malpermesita Records a réussi son tour de force et confirme la règle de l’exception.



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