Faisant face à l’annulation de dernière minute de Agnostic Front, dont les raisons scandaleuses sont expliquées en détails sur la page Facebook de la salle wasquehalienne, The Black Lab a programmé Earth Crisis pour accompagner Black Bomb A jeudi 4 juillet dernier. Et c’est dans un Black Lab plein à craquer que les deux formations se sont rendus la pareille, électrisant un public venu avant tout pour la musique et le plaisir de partager de bons moments.
Par Fred VDP / Photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)
Il aurait été tellement simple d’annuler purement et simplement ce concert. Mais, foi de Metalhead, et heureusement pour nous, ça n’est certainement pas dans les habitudes des dirigeants de The Black Lab de baisser les bras et de rendre les armes. C’est donc Earth Crisis, formation Hardcore originaire de Syracuse aux Etats-Unis, qui va brillamment faire oublier le groupe initialement programmé. D’autant que le public s’était également déplacé en masse pour l’autre formation prévue ce soir, et pas des moindres, puisqu’il s’agit des locaux de Black Bomb A. On ne présente plus Black Bomb A, ses quasi 30 années d’existence, ses huit albums aux succès plus que méritoires, et surtout cette énergie extraordinaire déployée par ses deux chanteurs : Poun et Arno. Le public de BBA est venu en masse et c’est dans une ambiance survoltée que les lillois investissent la scène pour un « Unbuilt the World » qui va déclencher les hostilités. « Salut Black Lab, on est Agnostic Front » lâche ironiquement Arno, mettant un point d’honneur (ou plutôt un doigt…) à la mascarade honteuse engendrée par l’événement. Les 5 de BBA vont enchainer un set dynamique et parsemé des titres du dernier album, Unbuilt the World, mais aussi et surtout une bonne partie de leurs anciens méfaits. Et c’est sur la reprise tonitruante de Midnight Oil, “Beds are burning”, ainsi que sur “Mary” de l’album Speech of Freedom, que le quintette tire sa révérence, après un set efficace et qui a ravi à coup sûr les quelques centaines de spectateurs présents ce soir.
Après quelques petites minutes d’attente, et alors que tout le monde pensait qu’ils terminaient tranquillement leur balance, Earth Crisis démarre son set un bon vingt minutes avant l’heure, et en toute discrétion. Il est vrai que les américains sont arrivés en catimini dans la région, appelés à la rescousse, en oubliant de surcroit leur merch à la maison. Earth Crisis, que nous connaissions très mal avant cette soirée, fait un gros set de 50 minutes, teinté de Hardcore décapant et structuré. Les morceaux sont toniques et efficaces, et l’on sent clairement que le quintette se fait plaisir et donne sans compter au public. Le groupe propose un panel de titres issus de leurs huit albums, mais avec toutefois un accent très prononcé sur les deux premiers opus, Firestorm (1993) et Destroy the Machines (1994), qui concentrent la moitié de leur set. Earth Crisis peine à croire au rappel du public et revient après de longues minutes d’attente, joue “Firestorm” sous les acclamations du public. On en aurait aimé un peu plus, nous nous contenterons de cette petite heure offerte par le groupe.
Malgré les difficultés rencontrées, l’équipe de The Black Lab a de nouveau réussi son pari, celui d’organiser un concert de qualité avec deux formations qui étaient là pour une seule et unique chose : le plaisir de la musique.