Le samedi 1er février, nous avions rendez-vous au Colisée de Lens pour le Hell Fosse Fest organisé par la dynamique organisation du Metal CH4. Ce petit monde a mis les petits plats dans les grands en invitant cinq groupes français mettant en avant le Metal extrême. On saluera à quel point le Colisée de Lens est confortable et superbe, comme un écrin pour accueillir les groupes.
Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux sociaux)
C’est à Sorcières - qui a dernièrement accueilli un nouveau batteur - que revient l’honneur d’ouvrir. La formation lilloise œuvre dans un Black teinté Folk et, dès l’entame, il montre de bonnes dispositions. Le violon se fait entendre pour un bon équilibre entre force brute et mélodies. La voix de Pierre-Alain est prenante en forme de cri primal sorti des enfers. La foule apprécie et se lève des sièges. Il faut dire que le mix’ Folk/Black proposé fonctionne idéalement avec une bonne force épique. Sorcières a lancé la journée idéalement, il a tout pour éclater largement.
Originaire de Calais, Breakhead évolue dans le Thrash teinté Death. L’entame musclée assomme le public. Il se dégage un côté sauvage, abrasif et méchant porté par un Loïc déchaîné balançant un growl dévastateur. Il ressort aussi une facette Metalcore avec le côté violent du genre. Niveau intensité, chacun est servi, les slameurs se font plaisir et montent sur scène et toute la suite est démentielle de violence avec un côté purement Death. Un circle-pit sera même lancé dans le petit espace entre les sièges et la scène. Breakhead a frappé fort et remué le théâtre en beauté.
Avec Deliverance, le ton se fait plus lourd, entre Post-Black et Sludge. L’intro mélancolique est idéale pour l’ambiance puis une chape de plomb s’abat. Le ton est ténébreux, violent et plein de désespoir. Le chant lugubre de Pierre ajoute à cette idée des abysses de l’âme. Il y a un côté émotionnel dans l’esprit post qui transporte et glace le sang. Malgré de petits soucis techniques (des problèmes de retours n’a pas laissé d’autres choix à Pierre de terminer son concert depuis le public, dans les gradin), la sauce prend bien. Le patchwork présenté a été un voyage entre brutalité et mélancolie. Deliverance a proposé un concert prenant qui a su transporter dans le lointain.
Avec Sangdragon, le Death/Black symphonique prend le relais. La formation démarre en mode épique avec des chœurs guerriers et Lord Akhenaton en maître de cérémonie charismatique. La charge est totale avec une énergie énorme et une emphase digne de Therion. Il se dégage une grandiloquence délicieuse avec une pure idée Black et un bon chant lyrique en parallèle du growl. Le mixe cartonne et évoque la force de Septicflesh avec un aspect opéra et folk. En bon fan du Racing Club de Lens (Will Hien, le bassiste, est un enfant de la région), Sangdragon a donné un concert remarquable, violent et majestueux. Il a fasciné une audience qui a apprécié le spectacle, la farandole effectuée en fin de partie dans le théâtre peut en témoigner.
Il reste un gros morceau avec les Marseillais de ACOD et leur concentré Death Mélodique teinté occulte. L’intro sombre et mélancolique prépare le terrain puis la raclée est totale. Le chant de Frédéric est abrasif, la déferlante est d’une intensité énorme avec un rythme intense ne faisant pas de quartiers. Au milieu de la furie, il se dégage un côté mélodique prenant. Rage et mélancolie s’entremêlent avec un côté majestueux digne des grands du genre avec un côté maléfique ténébreux, imprégné notamment sur leur reprise « Black Trip » de Samael. ACOD a proposé une prestation de haute volée clôturant la soirée de la meilleur des manières.
Bien qu’elle n’ait pas fait le plein, cette première édition du Hell Fosse Fest a été une réussite : le cadre était agréable, les concerts réussis et l’organisation parfaite. Il reste à remercier l’ensemble des équipes du Metal CH4 pour leur travail, leur sympathie et leur dévouement pour la cause métallique.