Il est des festivals qui ne ressemblent à aucun autre, tant par ses engagements que par son humanité et son envie de donner du plaisir. Le HRB, ou Handi-Rock-Bike, fait partie de ceux-là. Encadré par une équipe de bénévoles qui se plie en quatre pour la bonne cause, le HRB a mis cette année les petits plats dans les grands en mettant à l’affiche Angelus Apatrida, volonté déclarée depuis longtemps par Patrice Genet, le président de l’asso. Retour sur une journée riche en émotion, en amitié et en gros son.
Par Fred VDP / Photos : Moris DC (toutes les photos sont à retrouver sur notre page Facebook)
Rappelons d’abord que le HRB est un rendez-vous caritatif dont l’intégralité des bénéfices revient aux enfants hospitalisés au centre Oscar Lambret de Lille, dans le service cancérologie pédiatrique. C’est dire si ce genre d’événement revêt une importance majeure pour l’organisation du festival et, au-delà des prestations musicales, c’est avant tout la générosité des participants (artistes, festivaliers, partenaires) qui doit être saluée.
Organisé à l’Espace Culturel Ronny Coutteure de Grenay, le HRB a d’ores et déjà annoncé un changement de formule pour les évènements futurs. Les programmations seront désormais réduites à une grosse tête d’affiche, et un groupe en ouverture qui sera choisi par le public lors d’un tremplin organisé dans la future “LemmySphere”, salle actuellement en rénovation. Mais en attendant les nouveautés, le dernier festival sous sa forme historique réunissait, le 28 septembre dernier, 9 formations dont 7 hexagonales, autre priorité du HRB.
D’entrée de jeu, les sets vont hélas prendre du retard à cause de quelques soucis techniques qui, même s’ils sont réglés efficacement pour toute la journée, vont faire effet “boule de neige” sur le reste de la programmation, obligeant Angelus Apatrida à se produire deux heures plus tard que prévu. Hormis ce problème, le festival s’est déroulé dans d’excellentes conditions, et cela aura permis aux festivaliers de profiter davantage du Merch extérieur, ainsi que de la boisson et du barbecue proposés.
Trois formations régionales se produisent sur la scène de l’Espace Ronny Coutteure ce samedi, à commencer par Stoutness qui propose un Groove Metal bien furieux à la sauce Pantera. Le groupe s’est reformé après quelques années de silence mais les musiciens n’ont rien perdu de leur ferveur et de leur envie de jouer ensemble. Une belle entrée en matière ! Et que dire de March of Scylla dont les mélodies Post/Dark résonnent encore à nos oreilles ? La formation originaire d’Amiens joue sans complexe, et l’on apprécie sa musique empreinte de rage et de finesse. Les parisiens de Spheres viennent s’intercaler entre les groupes de la région pour jouer un Metal Prog propre, mais toutefois très consensuel. Les titres sont travaillés, l’énergie est bien présente même si l’on regrette quelques faiblesses dans les voix claires. C’est avec l’arrivée de Vector, quatrième prestation de la journée, que le festival va atteindre son premier pic d’adrénaline. Le Thrash des audomarois réveille un public quelque peu endormi et distille des ondes énervées à travers la salle. Le set est de très belle qualité et les gars sur scène sont visiblement heureux de jouer, et ça se sent car le plaisir est partagé par tous. Last Addiction et Parallel Minds proposent ensuite de nouveaux sons mais peinent à convaincre un public relativement timide malgré la prestation honorable des deux formations.
La belle découverte scénique du jour, pour notre part, viendra d’Occitanie avec le set très convaincant de Worselder dont les morceaux vont nous prendre aux tripes. Le groupe produit une musique alliant Hard classique et Groove moderne, tout en propageant une bonhomie communicative à travers le public. La pépite du jour ! Juste avant la tête d’affiche, Past the Fall nous régale avec un étonnant mélange de Doom Psyché saupoudré de titres Thrash qui dynamitent un public en attente d’émotions fortes. Les Britanniques nous font une belle impression et l’on sera présent pour une éventuelle nouvelle prestation du trio dans la région.
Et c’est donc aux alentours de minuit que Angelus Apatrida arrive sur scène pour jouer un set mastodonte et généreux qui place inévitablement la formation espagnole au-dessus de tout. Venus spécialement hors tournée pour l’association, Angelus Apatrida va ravir les festivaliers avec des morceaux issus de ses albums emblématiques : “Indoctrinate”, “Violent Dawn”, “Sharpen the Guillotine” ou “You are Next” pour ne citer qu’eux. Le quatuor, par l’intermédiaire de Guillermo, remercie chaleureusement le HRB pour son action, ainsi que son plus grand fan, Patrice, fier d’avoir enfin pu faire venir le groupe dans son festival.
La dernière édition du HRB sous cette formule a donc tenu toutes ses promesses sur le plan musical, avec de la variété et de belles découvertes. Les absents ont eu bien tort car l’affiche méritait sans doute une meilleure affluence. On a hâte à présent de voir le festival sous sa nouvelle formule !