Après deux bonnes journées le Rock Hard Festival lance sa dernière ligne droite. Le programme est riche et le soleil restera au rendez-vous l’essentiel de la journée.
Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC (retrouvez plus de photos sur nos réseaux)
Le programme débute avec la sensation Heavy du moment, Wings Of Steel. En peu de temps, la formation américano-suédoise s’est fait un nom et la foule est bien présente. "Fall In Line" est un début parfait. Le chant de Leo évoque celui de Geoff Tate tandis que le son Heavy 80’s fait mouche avec un solo de haute volée. Avec "Lira In Love", le ton reste dans une idée progressive à la Queensrÿche. Avec "Cry Of The Damned", "Stormchild" et "She Cries", le ton alterne entre Heavy à la Helloween et ton plus accrocheur. A la guitare Parker épate par sa virtuosité et le final avec Wings Of Steel est une leçon de Heavy. Wings Of Steel a fait honneur à sa réputation avec une prestation de haute volée. Il a les cartes en mains pour monter très haut.
Avec Maggot Heart, on retrouve l’Ovni du jour. Les allemands se classent dans un Rock teinté noise et post punk comme si Sonic Youth s’accouplait avec Therapy et David Bowie. Après une l'intro flippante, le groupe déboule et confirme son côté à part. On retrouve un jus de noise nerveux et intense. La voix venimeuse de Linné est un croisement improbable entre Patti Smith et Lemmy. Un côté punk garage se dégage également. Tandis qu’un aspect dansant et barge se fait ressentir comme dans une BO d’un film de Tarantino. Avec "Dusk To Dusk", "L.B.D." ou "No Song", le groupe impressionne avec la mème énergie post-punk. Maggot Heart a surpris avec un style décalé mais il a convaincu avec une énergie Rock remarquable.
Jon Diva & The Rockets Of Love nous plonge dans un univers Hard Glam. L’entame avec "Believe" est fraîche et directe. Le refrain direct fait mouche, cela fait taper du pied et évoque Def Leppard, Steel Panther ou Bon Jovi. Après ce début parfait, "God Made Radio", "Wild Wild Life" et "The Big Easy" font mouche. Parfaits concentrés d’énergie Rock, ils remuent la foule avec un esprit à la croisée de Thin Lizzy et de T-Rex. "Lolita", "Runaway Train" ou "Voodoo Sex & Vampires" ravissent la foule porté par un Diva à la fois séduisant et rock. "The Limit Is The Sky" est une sucrerie FM tandis que Rocket Of Love se fait énergique. Jon Diva & The Rockets Of Love a proposé un concert frais et énergique qui a fait son effet.
Les Allemands de Chapel Of Disease œuvrent dans un Death progressif qui aime plonger dans des thèmes horrifiques. Dès "Echoes Of Light", le groupe impressionne. Le ton mélodique est en avant mais est contrebalancé par un growl féroce et un rythme death costaud. Un côté psychédélique se dégage avec un solo aérien. Après ce début idéal, la suite est fascinante. "Null", "Songs Of The Gods" ou "Void Of Words" sont dans cette veine death prog. Il se dégage une idée planante et une force death dans la voix de Laurent. Le final avec "Senophile" est aussi prenant. L’alchimie entre son death technique et face aérienne à fleur de peau est parfaite. Chapel Of Disease a proposé une prestation remarquable prenante et puissante.
Avec Demon, le festival part vers la NWOBHM avec un de ses vénérables représentants. Porté par la voix aiguë de Dave Hill, seul survivant de la grande époque, "Night Of The Demon" est un superbe moment de Heavy vintage. La même énergie Heavy se dégage de Hurricane avec un excellent solo. "Demon" brave la pluie avec énergie et séduit. La suite avec "Sign Of A Madman", "The Plague" et "Nowhere To Run" fait effet. Ce jus de vieux Heavy est efficace avec une bonne force mélodique portée par le clavier. "Face The Master" est récente et fait effet avec une bonne force heavy. Le final avec "The Spell" ou "Don’t Break The Circle" est séduisant avec le même bon mixe entre force et mélodie. Demon a joué la sécurité en restant basé sur ses années glorieuses. Mais Il a montré qu’il restait un solide client en matière de Heavy Metal mélodique.
Le Thrash/Groovy est à l’honneur avec Exhorder. Pionniers du genre les américains sont revenus pour de bon en 2017 portés par Kyle Thomas, seul rescapé des débuts. L’entame sur "My Time" est une réussite. Il se dégage un ton gras dans l’esprit Thrash des années 90. Thomas impressionne par son ton aiguisé et l’intensité colle au mur. "Forever And Beyond Despair" et "Legions Of Death" sont sauvages et ravissent. "Under The Gaslght", "Unforgiven" et "Divide And Conquer" sont furieuses avec un esprit Thrash groovy bien gras. Après un excellent Death in Vain on retrouve une nouveauté avec le brutal "Wrath Of Prophecies" qui prouve que le groupe reste pertinent Le final avec "Year Of The Goat" ou "Desecrator" est mordant. Exhorder a proposé une bonne prestation et montré qu’il restait un leader du genre.
Avec Riot V, le festival accueille un vénérable représentant de la scène Heavy. La formation américaine a surmonté les épreuves et vit une belle seconde carrière. L’entame sur "Hail To The Warriors" est parfaite. Le chant aigu de Todd Hall fait merveille. Le rythme est rapide et cela donne un parfait concentré de Heavy mélodique. "Fight Or Fall", "Victory" et "On Your Knees" sont percutantes en forme de tartes speed. "Hall" se souvient du passage du groupe ici en 2016 et séduit le public. Le petit nouveau "Feel The Fire" confirme la pertinence du line-up actuel avec un côté heavy solide et un refrain splendide. Avec "Road Racin’", "Warrior", "Johnny’s Back" ou "Blood Streets" et "Flight Ot The Warrior", on retrouve des pépites Heavy parfaitement interprétées. Les rappels avec "Magic Maker" et "Thundersteel" sont magiques et plein de cette force Heavy mélodique. Riot V a proposé un concert séduisant et confirmé la pertinence de son line-up actuel.
Accueillir D-A-D, c’est s’assurer d’un moment fun. Les Danois sont des bêtes de scène taillées pour séduire. Le décor est splendide, notamment la batterie bien décorée. "The Road Below To Me" est balancée avec énergie. Le son Hard Rock fait effet et fait taper du pied. "Burning Star" et "Point Of View" sont entraînantes et fraîches avec un côté accrocheur séduisant. L’accueil est excellent, le triomphe est total avec une foule aux anges. Avec "1st, 2nd & 3rd" et "The Ghost", on retrouve le nouveau double single. On peut constater que le groupe sait encore composer des titres pêchus et séduisants. Les hits "Monster Philosophy" et "Everything Glows" font un carton portés par des refrains entêtants et avec un côté fun débridé agréable. D-A-D a proposé une première partie de concert parfaite. A la fois entraînante et chargée de mélancolie, Jonnie fait un carton. Elle met en avant le bassiste fou du groupe toujours équipé de basses surprenantes. La suite avec "Call Of The Wild", "Jackie O’" et "Into The Wild" est parfaite avec un esprit Rock entraînant avec des refrains simples repris en chœur. Après un "Bad Craziness" festif le groupe dégaine le célèbre "Sleeping My Dad Away". Balancé dans une version longue avec orgie de solo, il fait un sensation porté par un refrain irrésistible. Les rappels démarrent avec Jihad, parfaite leçon de hard rock dynamique. Puis, "It’s After Dark" clôt le concert idéalement. Mixant puissance et mélodie à fleur de peau il est une parfaite synthèse du son du groupe. D-A-D a proposé un concert délicieux, à la fois accrocheur, puissant et délicieusement barge. Le public prend ensuite son temps pour quitter l’amphithéâtre. Ce concert achève en beauté une édition réussie, une de plus pour un festival qui ne déçoit jamais.
Le Rock Hard Festival demeure en tout cas le plus grand des festivals humains. Il reste à remercier les organisateurs pour leur accueil parfait et pour un travail parfait au service de la cause métallique.