Une nouvelle saison commence : il est toujours plaisant de retrouver les têtes connues brunies par les vacances. Ce soir, les Nordistes d'Until Dead et d'Exil accueillent le one-man-band angevin de RüYYn. Et il est tout aussi agréable de retourner à la Brat Cave, un site en constante évolution... Avec un petit coup au cœur tout de même puisqu'on nous venions d'apprendre le décès d'Annie Soyez, metalhead des premières heures et lectrice d'Heretik Magazine, que l'on voyait régulièrement arpenter les fosses...
Par Flavien Minne
Ce qui marque à l'entrée, c'est la moyenne d'âge relativement jeune du public, la plupart répondant présent à l'appel d'Alan Dujardin, de Karga Prod, batteur d'Exil et anciennement rédacteur d'Heretik Magazine. La relève semble assurée. Pour l'heure, c'est Until Dead qui ouvre les hostilités. Les audomarois, forts de leurs dix ans de carrière, offre un Black Metal atmosphérique, tantôt rugueux, tantôt plus doux avec parfois des subtilités Heavy. Le synthé d'Anthony se fait parcimonieux, tandis que Jo alterne entre voix caverneuse et plus claire. Le quintet nous livre un set dense de sept titres dont "Les Profondeurs de Mon Âme" et "Sacrifice". Le public, déjà très dense, se masse devant la scène pour les initiateurs de la soirée. La Brat Cave est pleine comme un œuf et c'est une belle réussite pour les organisateurs.
La prestation d'Exil de ce soir est un véritable test puisque la prestation des Lillois est aux 3/4 composée de nouveaux titres. Cette date, puis celle de Calais, quinze jours plus tard, permettent de peaufiner et de préparer celle que le quatuor donnera au Tyrant Fest, date importante pour le groupe. Avec Exil, pas de fioritures vestimentaires, ni de chichis ; après une intro, Arsen lance un "Ca fait plaisir de revenir à la maison". ce sera le seule échange avec le public, la musique restant la seule interaction. Guitariste et bassiste de chaque côté de la scène, tels deux porte-drapeaux, un chanteur qui enchaîne les morceaux avec une énergie folle et un batteur qui s'éclate derrière ses fûts, on ne peut rêver mieux.
Il est temps pour nous de respirer un grand bol d'air, le temps de réaliser les balances pour RuYYn.
Une salle, trois ambiances : du style sobre d'Until Dead, épuré d'Exil, on passe à une scénographie plus élaborée avec la mise en place de torchères - ce qui n'arrangera pas notre sudation -, mais aussi avec des musiciens se présentant avec un corpse-paint de poussières et de suie. Romain "Rxn" Paulet, protagoniste de ce one-man-band qu'est RüYYn et sociétaire du label Les Acteurs de l'Ombre Productions, accompagné par trois comparses pour l'occasion, nous délecte d'un show basé quasi-exclusivement sur son deuxième opus Chapter II : The Flames, The Fallen, The Fury, sorti en décembre dernier. De la première à la dernière note, pendant plus d'une heure, l'auditoire est assailli de riffs et de blasts, tous plus violents que le précédent, de changements de rythme, le tout articulé autour de la voix puissante voire poussive. On sent le plaisir de jouer ces morceaux, paraissant écrits pour la scène. Le set fini, le groupe rentre en coulisses revenant presque immédiatement avec "Un rappel, bande d'enc**** ?", finissant de nous achever.
La soirée est un plein succès, tant sur l'accueil, que sur la prestation des groupes. Alan, Arsen et Karga Prod peuvent être satisfaits. Une belle soirée comme on les aime.