La journée de Jeudi a permis à Wacken de retrouver sa normalité, la météo clémente ayant sûrement sauvé le festival. Celle-ci va rester au beau fixe, ce vendredi va être la journée la plus agréable, la boue a disparu et chacun s’apprête à savourer un programme chargé.
Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC
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Tout démarre à 12h sur la Louder avec J.B.O. Très fun, la formation est idéale pour ouvrir : les fans sont nombreux à débouler pour savourer un Metal décalé aimant le rose. L’entame avec « Metal Was My First Love » est parfaite. Cette version parodique du tube de John Miles est extra pour mettre l’ambiance. Derrière la suite, chantée en allemand, est toute aussi fun dans un esprit Pop Metal avec un côté Punk remuant. Ce concert frais et sympathique a lancé la journée idéalement.
Grosse journée oblige, la plaine ouvre tôt et démarre sur la Harder avec Kärbholz. La formation allemande évolue dans le Punk indé et ne va pas faire semblant de tabasser. D’entrée de jeu, elle lance du lourd avec un côté direct efficace. La sauce prend et la foule réserve un accueil royal au groupe dans une ambiance chaude. Il y a du Therapy? là dedans et cela donne de bons missiles taillés pour remuer le public. Avec cette prestation énergique, les scènes principales démarrent idéalement.
Sur la Faster, Amaranthe s’apprête à faire basculer le festival en mode club. Avec son métal teinté pop et dance les suédois vont mettre le feu. Porté par Elize ainsi que Mikael et Nils pour le growl et la voix claire, le groupe va enchaîner les tubes. L’entame avec « Fearless », « Viral » et « Digital World » est énorme. Le trio vocal est explosif et très bien accordé. Le ton est dansant avec de bonnes charges Metal pour un mixe parfait. « Damnation Flame », le nouveau single, est tout aussi efficace en forme de tarte dance métal. Les hits comme « Helix », « Maximize », « The Nexus » ou « Amaranthine » ravissent une foule remuante. Le final avec « Drod Dead Cynical » est une claque doté d’un refrain immédiat porté par une Elize rayonnante. Certes tout cela est calibré, mais dans son créneau Amaranthe n’a guère d’adversaires et assure pour mettre l’ambiance.
Sur la Louder, Leaves’ Eye’s propose un show viking avec combats de guerriers, boucliers, épée géante et décor adéquat. La formation va proposer un concert solide. Elina n’a pas la classe vocale de Liv Kristine, mais elle gère correctement avec un ton symphonique puissant et est bien accompagné par le growl. Avec « Accros The Sea », « Edge Of Steel » ou « Ruler Of Wind And Waves », le groupe propose une bonne dose de Metal symphonique teinté Folk. Sur le final, « Hell To The Heavens » fait effet avec un côté Heavy costaud et le retour des guerriers sur scène. Leaves’ Eyes a été convaincant avec ce joli show viking.
Sur la Wackinger, au centre du festival, les Suédois de Twilight Force débarquent avec envie. Le kitsch est total et assumé avec des musiciens grimés en elfes ou en guerriers. Le son du groupe est taillé dans un Trve Metal symphonique proche de Rhapsody. Cela va donner de jolis morceaux de bravoure « heroïc fantasy » comme « Twilight Force », « Thunderword » ou « Sunlight Knight ». Le ton Speed mélodique est extra, de même que le ton épique. Alessandro pousse sa voix avec facilité et sur « Twilight Horizon », la chanteuse Kristin Starkey fait sensation avec un ton puissant. Twilight Force est coincé dans les années 90 mais ce plongeon Speed mélodique fut un plaisir total.
Sur la même scène, le vent du nord va souffler avec la venue de Skálmöld. Les Vikings islandais propose un concert remarquable plein de force épique. Pieds nus, les musiciens dégagent un charisme et une classe folles. On sent qu’ils sont totalement imprégnés de leur culture et cela se ressent à chaque instant. Le ton Heavy est remarquable avec une belle force mélodique et une puissance certaine. Au chant, Björgvin hurle avec détermination, les chœurs sont parfaits tout comme les passages au hautbois et à la cornemuse. Le concert a ravi une foule de fans qui a apprécié de découvrir le nouveau single, « Verdandl », très prometteur en forme de claque épique. Skálmöld a proposé un voyage superbe dans les terres glacées.
Il est encore tôt, mais sur la Faster la première tête d’affiche arrive. La plaine affiche une belle affluence pour accueillir Megadeth. La légende américaine va faire monter la sauce avec une bonne intro faisant défiler sa mascotte selon les albums. Puis, Mustaine et sa bande frappent fort en balançant « Hangar 18 ». Ce classique du Thrash met la foule en fusion avec son riff légendaire. Mustaine est concentré et en forme et à ses côtés Loureiro et les autres font le travail avec efficacité. « Wake Up Dead » et « In My Darkest Hour » sont savoureuses portées par la voix éraillée de Mustaine. Avec « Dystopia » et « Wel’ll Be Back », le répertoire récent est à l’honneur. Cela fonctionne à merveille, les titres ont la classe de l’âge d’or avec un Loureiro en état de grâce. Derrière avec « Sweating Bullets », « Angry Again » ou « A Tout Le Monde », on retrouve d’excellents titres qui font un carton !
Le concert es( une réussite jusque là, avec l’arrivée de Marty Friedman, il devient inoubliable. L’ex-guitariste de Megadeth débarque et illumine de son talent « Trust », « Tornado Of Souls » et « Symphony Of Destruction » : trois fabuleux classiques. Sa complicité avec Mustaine reste évidente et cela ramène à la grande époque du groupe. Le final avec « Mechanix » et « Peace Sells » est parfait ! Le rappel voit Friedman revenir pour « Holy War… The Punishment Due ». Ce classique ultime achève le public en beauté. Megadeth a montré une belle et grande forme et défie le temps avec insolence.
Le grand moment arrive avec Iron Maiden. La foule est dense, personne ne veux rater la tournée Future Past mettant à l’honneur Senjutsu et Somewhere In Time. "Doctor Doctor" résonne et la foule frémit puis le thème de Blade Runner enchaîne et le frisson est total. « Caught Somewhere In Time » démarre le show, le décor avec écrans est splendide. Bruce est en grande forme, vissé derrière ses lunettes de soleil il gère avec une classe folle. Ses compères sont en forme avec des soli de feux balancés par Murray et Smith. « Stranger In A Strange Land » enchaîne à merveille. Son côté épique est fabuleux tout comme son refrain irrésistible. Issus du dernier album « The Writing On The Wall », « Days Of Future Past » et « The Time Machine » font effet avec de sacrés moments de guitares balancés par un trio magique. Harris est déchaîné sur sa basse, Nicko – malgré sa santé défaillante – gère à fond et Bruce confirme qu’il na rien perdu de sa force vocale.
« Après l’excellent « The Prisoner » et l’écran évoquant la célèbre série, Iron Maiden propose une autre nouveauté avec « Death Of The Celts ». Teinté progressif, le titre est un joli voyage forgé dans le son Maiden de ces dernières années. « Can I Play With Madness » est toujours aussi accrocheur porté par son refrain fédérateur. « Heaven Can Wait » avec ses chœurs est plaisante à retrouver en forme d’hymne absolu. Le grand moment arrive ensuite, celui tant attendu depuis longtemps. « Alexander The Great » est savouré par une foule calme et attentive. L’interprétation est propre, Bruce est poussé dans ses retranchements tout comme ses camarades mais le résultat est efficace en forme de grand frisson. « Fear Of The Dark » est une suite parfaite, il remue une foule jusque là tranquille et qui sautille en rythme avec Steve Harris. Après le classique, Iron Maiden le groupe se retire.
Iron Maiden revient pour trois rappels intenses. Le récent « Hell On Earth » est dans une veine progressive avec un refrain accrocheur repris en chœur. La fête se termine avec les classiques « The Trooper » et « Wasted Years ». Toujours en forme les musiciens assurent, notamment un Smith en feu et tout cartonne en forme de tempête Heavy métal bouillante. Iron Maiden a fini sa tournée européenne de manière parfaite, il a donné un concert convaincant et a montré un courage certain en zappant nombre de classiques habituels.
La journée n’est pas finie pour autant.
Sur la Faster, Wardruna s’offre aux plus résistants. La formation norvégienne va entraîner au loin dans son univers Neo-Folk et ambiant au cœur des croyances nordiques. Sur scène l’ambiance est feutrée, les musiciens sont comme en transe et ce calme prend aux tripes. Ce concert va être intense et prenant. Les instruments anciens plongent dans les temps anciens, notamment les cors gigantesques. Tandis que les voix mystiques de Einar, Lindy et Arne envoûtent en forme de parfaits conteurs de légendes. Avec cette prestation magique Warduna a fait forte impression. Rarement un concert aura autant plongé dans les traditions et légendes.
Cette troisième journée a été une réussite sur tous les points et a fait pas mal oublié les galères. Wacken s’est relevé et il faut espérer que le dernier jour sera aussi positif.