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LIVE-REPORT - Wacken Open Air (Jour 4)

Jusqu’à présent, Wacken signe un sans faute. Tout est parfait et ce dernier jour s’annonce encore plus riche et il faudra savoir mettre la fatigue de côté pour ne pas perdre une miette des festivités.

Par Franck Lasselle / Crédit photos : Moris DC

 

Cette journée du samedi démarre tôt sur la Faster avec Tankard. Les thrasheurs allemands ne perdent pas de temps. Entre "One Foot In The Grave", "The Morning After" ou "Rules For Fools" le groupe frappe fort. Gerre galope sur toute la scène en hurlant comme un cinglé. Ses compères délivrent un Thrash déglingué qui décoiffe avec sauvagerie. Le son est parfait, le public apprécie et cela donne un apéro idéal. La suite confirme l’idée best of du concert. "Zombie Attack", "Beerbarians" et "A Girl Called Cerveza" se montrent percutantes en forme d’hymnes à un Thrash alcoolisé. La leçon se termine avec (Empty) Tankard en duo avec Sabina Claessen de Holy Moses pour une belle fête, avec deux chants corrosifs intenses. Tankard a montré une belle forme en délivrant une leçon Thrash.



A côté le ton reste old school avec Raven. Le trio mené par les frères Gallagher fête ses 50 ans et l’âge ne semble pas exister pour eux. Avec "Destroy All Monsters" ils frappent fort. Le public prend une rasade heavy en pleine tronche. John a gardé un ton aigu dingue et avec ses compères ils délivrent une musique sauvage. La suite avec "Hell Patrol", "The Power" ou "Rock Until You Drop" est vitaminée et intense. Le tout est simple et direct, avec une fraîcheur bluffante. Ce côté speed se confirme sur "Faster Than The Speed Of Light", sur les soli de basse et guitare, ou "All Hell’s Breaking Loose". La sensation d’être plongé en 1981 est totale. Le final avec "On And On, Break The Chain" et "Chain Saw" est fabuleux. Raven a montré une grande forme en parfait représentant d’un son Heavy Metal britannique.



Sur les scènes annexes le programme est savoureux. Sur la WET ce sont les suédois de Wolf qui mettent le feu. Dépositaires d’un son Heavy à l’ancienne, ils font partie de cette génération qui a revivifié le Heavy dans les années 2000. La foule est dense et apprécie une bonne charge à la fois puissante et mélodique. Niklas brille avec son ton aigu. Le rythme est intense, et niveau soli on retrouve des charges digne des plus grandes paires Heavy Metal. Avec un parfait sens de la mélodie et une puissance brute, Wolf a proposé un concert bouillant et ravi les amateurs.


Sur la Headbanger, le ton passe au Thrash avec Exumer. Ce vétéran de la scène allemande a eu une vie complexe avec pas mal de remous. Bien emmené par les vétérans Men et Ray, le groupe va faire mal avec "The Raging Tides". Le rythme est énorme, la musique bestiale et portée par le chant aiguisé d’un Men déchaîné. La déflagration est totale et la suite, avec "Brand Of Evil" ou "Hostile Defiance", est délirante et rageuse. L’accueil est bouillant avec de jolis circle pit. Et ça ne ralentira jamais, le groupe se plaît à cartonner la foule et des missiles comme "Dark Reflectons", "Fire & Damnation" et "Possessed By Fire" ne font pas de quartiers. Exumer a montré qu’il était un vaillant soldat d’un vieux Thrash percutant.


La WET reste au Thrash et dans la légende avec Hirax et son légendaire leader, Katon W; DePena. Son groupe se fait rare et le retrouver avec un line-up tout neuf est un plaisir. L’entame avec "Hellion Rising" est folle, Katon est une pile électrique, il va chercher le public au plus prêt avec son sourire carnassier. Ses musiciens tissent une déferlante Thrash, à la fois sauvage et barbare. La suite avec "Blind Faith", "The Plague" ou "Black Smoke" est dans la même idée féroce avec un chant intense et un rythme énorme. Katon ne cesse de haranguer le public en parfait show-man. "Faster Than Death", "Hate, Fear And Power" ou "Hostile Territory" cartonnent tout autant. La raclée s’achevant sur un "Bombs Of Death" explosif. Hirax a mis le feu, il n’a rien perdu de sa folie grâce à un Katon en grande forme.



A côté, retrouver The Black Dahlia Murder est particulier. La formation américaine a surmonté la disparition de Trevor Strnad et a repris la route avec Brian Eschbach passé de la guitare au chant. Dès "Verminous" chacun est rassuré, Brian hurle avec intensité et le ton Death mélodique fait mouche. Le groupe garde son charme entre force et mélodie et confirme sa forme avec "Aftermath" et "King Of The Underworld". Le rythme ne faiblit pas avec "Statutory Ape" ou "Nightbringers". Le rythme intense et le chant écorché amenant le groupe vers un Death pur et dur. Le final sur "Deathmask Divine" est parfait avec la même force de frappe. The Black Dahlia Murder lance parfaitement sa nouvelle vie. Trevor ne sera jamais oublié et son héritage perdure pour le plus grand plaisir de tous.


La suite se déroule sur la Wackinger. Heidevolk se prépare a répandre la parole Folk Viking Metal. Dès "Ver Verlangen", le voyage en terre païenne est total. La musique entraînante et martiale fait effet avec des mélodies splendides. Aux chants, Danïel et Jacco font fort entre ton grave envoûtant et growl des enfers. Les chœurs donnent le frisson et cela embarque la foule dans la mythologie germanique et néerlandaise. Des titres comme "Wolf In My Heart", "Ostara", "Winter Woede" ou "Drink Met De Goden" faisant effet avec un côté profond accrocheur et une force épique qui dione le frisson. Le final sur Nehalennia est fabuleux regroupant toutes les qualités Folk et viking de la formation. Heidevolk a été grandiose, il confirme posséder un fort supplément d’âme dans le genre et a envoûté la foule.


Sur la Headbanger, Brutus est attendu tant elle fait parler pour sa musique et pour sa configuration. L’intro planante de "War" fait effet. La mélodie du titre est splendide portée par Stefanie qui fascine face à la scène chantant et à la batterie. Puis, l’accélération du titre décoiffe, l’intensité dégagée fait effet. Le ton de Stefanie à la fois fragile et violent claque au sol de même qu’une musique teintée post à fleur de peau. L’accueil est royal, on ressent une fascination totale pour ce post Metal teinté de Pop. Derrière le voyage est beau et prenant. "Liar", "Miles Away", "Brave" ou "Dust" sont des voyages aériens, puissants et intense portés par des musiciens brillants et une Stefanie fabuleuse. "Super Dragon" conclut la prestation avec la même alchimie entre force et fragilité. Brutus a frappé fort avec un concert brillant. Il est permis de penser qu’il passera vite du côté des scènes principales.


Avec Vio-Lence, le Thrash reprend la main sur la WET. Cette légende du Thrash a eu un parcours tourmenté. La stabilité n’a pas été le maître mot et seul reste aux commandes Sean Killian accompagné ici notamment de Christian Olde Wolbers à la basse. Le début rassure, Vio-Lence est en forme et cartonne avec "Eternal Nightmare" puis "Serial Killer". Sean fait fort avec un ton hargneux éraillé. Ses compères balancent un son brut de décoffrage avec des soli furieux. Le côté violent est au centre du propos et la suite ne va faire retomber la pression. "Phobophobia", "Kill On Command" ou "Officer Nice" sont des uppercuts sans pitié avec un côté abrasif. "World In A World" est un final offensif qui voit Sean aller se balader dans la fosse. Vio-Lence a montré une facette brute et méchante efficace. Son concert coup de poing a été plus que vivifiant.



Un vénérable ancien s’annonce sur la Headbanger. Uli Jon Roth ne change pas comme figé dans le temps et le voir est un plaisir permettant de retrouver le Scorpions passé. L’entame avec "All Night Long" est parfaite. Bien Heavy, le titre est une claque portée par un Uli tout sourire. "Longing For Fire" est planante. Roth brille et à ses côté Niklas est parfait au chant. "Sun In My Hand" a le même esprit aérien 70’s. La virtuosité de Roth est fascinante et il est plaisant de le voir de bonne humeur. "Don’t Tell The Wind" va vers Zeno et permet à Uli de rendre hommage à son frère. "We’ll Burn The Sky", "In Trance" et "Fly To The Rainbow" collent le frisson. Roth balance riffs et soli de légende bien accompagné par un Niklas parfait sur un répertoire épique et aérien. Le final avec "Pictured Life", "Catch Your Train" et "The Sails Of Charon" est prenant renvoyant vers les 70’s. Uli Jon Roth a été au niveau de sa légende. Ce concert voyage a été splendide et a donné bien des frissons.


La Louder accueille Cradle Of Filth. L’intro symphonique donne le ton avec un coté sombre. Puis "Existential Terror" éclate tout. Dani alterne entre hurlements et chant graves profonds. Le son est bon et ce bel ensemble Heavy extrême passe bien avec chœur et clavier. "Saffron’s Curse" confirme le bon départ. Violence brute et mélodie gothique se mixent à merveille. Sombre, violent et séduisant sont les termes idéaux pour ce titre. L’art de la décadence est en action porté par Dani et par un délicieux break au clavier. Dans une veine heavy black accrocheuse "She Is A Fire" est efficace avec un coté sexy et baroque. Le violent "The Principle Of Evil Made Flesh" ne fait pas de quartiers. "Cruelty Brought Thee Orchids" séduit avec un côté flamboyant. "Dusk And Her Embrace" garde un charme vénéneux et fait un tabac. "Nymphetamine" est chanté en duo par Dani et Zoé. Le titre a gardé sa force accrocheuse et mélancolique et fait un carton. Le final sur Born In A Burial Gown et Her Ghost In The Fog est parfait avec un ton heavy extrême efficace. Servi par un son excellent et des musiciens au top, Cradle Of Filth a donné un concert de qualité faisant oublier ses déboires passés.



La suite se fait sur la Wackinger avec Primordial. Malgré la concurrence des grandes scènes, les Irlandais remplissent bien la plaine. L’entame sur "As Rome Burns" est énorme. Alan est totalement habité par ses paroles. La force dégagée par la musique est intense avec un aspect Pagan qui donne le frisson. Le voyage vers l’Irlande est déjà là et la suite avec "No Grave Deep Enough" et "How It Ends" est aussi prenante. L’intensité dégagée est énorme et il se dégage une force force émotionnelle portée par le chant d’un Alan puissant et impressionnant de hargne. "To Hell Or The Hangman" colle ensuite le frisson par sa force épique. Dans le final, "The Coffin Ships" et "Empire Falls" sont d’immenses moments de Pagan Black. Primordial possède un pouvoir incantatoire certain. Avec ce concert, il a porté la foule loin au cœur des légendes de ses terres.


Sur la WET, le programme se termine avec Insomnium. Malgré l’heure, la foule est bien présente. L’entame sur "1696" est idéale. Puissance et mélancolie se mêlent avec élégance portées par Nillo brillant en chant clair grave et en growl. "Valediction" et "White Christ" sont aussi prenantes. La force mélodique est superbe et transmet des émotions fortes tandis que la puissance heavy ne fait pas de quartiers. L’accueil est top, l’ambiance calme aidant à plonger dans la magie du concert. La suite avec "Lilian", "The Wich Hunter" ou "While We Sleep" est de la même force. Les riffs teintés death sont énormes et en parallèle le chant à fleur de peau donne le frisson. Le final avec "Heart Like A Grave" est immense en forme de grand moment de Death Melodique. Insomnium a été parfait. Il a plongé l’auditoire dans la pureté d’un Metal purement finlandais.


Il reste un dernier plaisir avant de clôturer cette édition. Cela se passe sur la Harder avec Hämatom pour un concert spécial. La formation qui évolue entre Thrash, groove et dance est surtout connue en Allemagne. Ses musiciens casqués, maquillés et déguisés en imposent et il reste pas mal de résistants devant la scène. Tout cela est prenant, "Wir Sind Gott" ou "Ich Hasse Dich Zu Lieben" font un carton en début de concert avec un ton à la fois accrocheur et costaud. Le son énorme fait effet et la fête est totale. La suite est un happening avec le rappeur allemand Finch. Ce dernier et Hämatom engageant un combat musical amical très apprécié. Ce concert donné par Hämatom a été sympathique et idéal pour finir le festival de manière festive.



Cela conclut une belle dernière journée pour Wacken. Cette édition 2024 a été une réussite avec une organisation parfaite et nombre de concerts mémorables. Malgré la concurrence, Wacken demeure bel et bien le plus grand festival Metal du monde et il est à penser qu’il va le demeurer encore quelques temps. En tout cas chacun a prit rendez-vous pour une édition 2025 qui s’annonce toute aussi intéressante vu les formations déjà annoncées.



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